Daphné

2018
grès, modelage
47 x 30 x 42 cm

« Viens à mon secours, mon père. En me métamorphosant, fais-moi perdre cette apparence trop séduisante », Les Métamorphoses, Ovide

Changer de forme et d’identité, il en va ici du salut de la jeune Daphné coursée par Apollon voulant la violer. Dans sa course, elle espère et elle est exaucée, et coupe l’herbe sous le pied, de ce dieu ravageur, la voici devenue laurier, noble laurier, dont seules quelques feuilles accompagneront les vainqueurs, les immortels, tous ceux qu’Apollon chérit par leurs exploits dans les beautés de l’esprit comme du corps. Ici, Julia Morlot saisit le visage de Daphné dans le temps de la métamorphose, le processus est suspendu, c’est la face qui s’efface au profit de la plante, c’est le visage qui se perd sous le feuillage dans une contraction qui le rejette vers l’arrière, il y a là quelque chose d’érotique, quelque chose de jouissif et d’effrayant dans ce salut de Daphné prenant identité nouvelle pour se soustraire au péril.
Florence Andoka