À propos
Tout est possible, voilà ce que nous fait entendre l’art de Julia Morlot. La terre peut se modeler à loisir et se rendre légère, donner l’illusion de l’eau, feindre le corps des vivants, en représenter la vulnérabilité comme le débordement. Le corps est central, animal, humain, végétal, hybride, en relief ou en creux, souvent saisi dans un mouvement oscillant entre apparition et disparition. Dans cet univers qui ravive la notion de baroque, tout est blanc, sort des murs, jaillit du sol. Ici tout pousse, prolifère, nous renvoie sans cesse à notre vitalité, à ses manques, à notre finitude inéluctable. Tout se joue de part et d’autre des lisières qui se révèlent poreuses, entre une forme et une autre, une matière et une autre, l’apparition et la disparition, l’homme et la bête, le vivant et le mort, le visible et l’invisible. Ici tout est suspendu. On y retrouve cette tension délicieuse entre chatoiement et révélation brutale du vivant à l’œuvre.