Narcisse
2019
faïence, modelage & moulage
26 x 27 x 6 cm
« L’émotion est la source principale de toute prise de conscience. » L’âme et la vie, Carl Gustav Jung
Narcisse, amoureux de lui-même s’est abandonné dans le cours de la rivière tranquille à son propre reflet, à cet amour de soi comme un autre, qui parfois peut conduire à la perte. La représentation du mythe grec par Julia Morlot, offre ici un visage au mouvement suspendu, c’est l’eau que l’on pénètre, la face qui se dissout et le regardeur nimbé dans les profondeurs qui observe le visage qui vient et peut-être se noie. L’homme est détendu, les sourcils très légèrement vibrant d’une vie qui s’échappe. On pense aux masques mortuaires, aux statues antiques silencieuses qui ont perdu leurs couleurs et dont l’histoire de l’art à tant fantasmé la blancheur. Le socle de l’œuvre fait office de miroir, c’est une surface que l’on traverse, une paroi, un mur entre une réalité et une autre, celle de l’œuvre est la nôtre qui se font écho. On imagine cette sculpture-là accrochée sur un mur, prête à en découdre avec notre réalité, à nous faire vaciller le temps de son apparition.
Florence Andoka
© M.Dineur